2 minutes 27 secondes.
C’est la durée de l’un des derniers titres d’Aliking, Mister Popo, un son phonk rap français, inédit en 2025. Et en seulement 2 minutes et des poussières, Aliking parvient à raviver les tensions dans le rap français et à s’imposer comme l’un des artistes prometteurs de sa génération.
Mais qui est Aliking ? Très peu de choses filtrent sur lui. On sait qu’il ne correspond pas aux codes classiques du rap actuel. Et pourtant, à partir de presque rien, il attire, intrigue et fascine. Nous avons voulu comprendre pourquoi.
Aliking est rare, mais sûr de lui. Qu’il s’agisse de ses prochains singles ou d’un album à venir, il semble certain de ce qu’il est en train de construire. Une certitude qui peut passer, au premier regard, pour de l’arrogance ou une forme d’isolement volontaire. Mais dès qu’on écoute un de ses morceaux, cette impression se transforme, chaque son est solide. Parfois même très fort.
Le choix des prods, l’écriture brute, les punchlines, les messages glissés entre les lignes, tout est minutieusement pensé. Son identité artistique, à première vue simple, révèle en fait une grande complexité. Une complexité que l’on découvre peu à peu à travers une direction artistique personnelle, quasi philosophique. Car Aliking n’est pas seulement un artiste. C’est aussi un penseur du rejet, un amoureux de l’imaginaire.
Ce rejet, il ne le met pas en scène comme une posture. Il le vit. Il le pense. Il le transmet. Il rejette la société dans sa totalité, de l’ecole maternelle jusqu’à l’âge adulte. Pour lui, tout est faussé. L’école, les règles sociales, les institutions, le monde du travail. Tout est normé, construit, encadré par des systèmes qui ne lui parlent pas. Mais là où beaucoup auraient simplement crié leur colère, Aliking, lui, bâtit un univers. Un univers dans lequel il n’est jamais seul. À travers ses visuels, ses textes, ses apparitions, il est toujours dans une forme de solitude physique.
Mais symboliquement, il fusionne avec ceux qu’il appelle ses “soces” son public, ceux qui le comprennent vraiment. Cette fusion, il la traduit en image, lui et ses soces sont des constellations. Des étoiles brillantes comme Orion, Sirius ou Centaure, dans un ciel obscur. Et ce n’est pas une simple métaphore. Dans cette idée, il y a en faite tout. En effet, les étoiles sont belles, elles brillent dans l’obscurité. Et cette obscurité, c’est le monde. C’est la société. C’est le système. Ce que les étoiles regardent, c’est ce que lui rejette. C’est une inversion puissante.
Dans l’univers d’Aliking, ce n’est pas le monde qui est beau, ce sont ceux qui l’observent de loin, de haut. Ce sont les étoiles, cette constellation d’individus qui refusent l’uniformité imposée par les structures sociales.
Et ensemble, ils contemplent le chaos avec lucidité, distance, avec rage et douleur parfois. C’est dans cette construction à la fois poétique, politique et intime qu’Aliking fascine autant.
Et pourtant, malgré cette distance, malgré ce rejet profond, il insuffle un souffle d’espoir. Une lumière qui n’est pas seulement esthétique, mais aussi émotionnelle. Dans Cryptonite, l’un de ses derniers titres trap, sombre, il frappe juste : « Ne laisse personne voler tes rêves. » Une phrase qui, malgré toute la noirceur de l’univers qu’il décrit, résonne comme un message doux, d’espoir, posé là pour les plus jeunes qui l’écoutent, pour ceux qui traversent des périodes de doute, d’incompréhension, ou des epreuves imposées par les systemes.
Aliking ne donne pas de solutions. Il n’en promet pas. Il ne veut pas etre un exemple. Mais il donne une place. Une vision. Une identité. Et cela suffit parfois à changer la manière dont certains regardent le monde.
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