Isacco annule ses deux concerts à Toulouse et à Rennes afin d’aider des personnes âgées

En effet l’artiste Isacco s’est exprimé à notre micro pour expliquer son pèlerinage à Lourdes en annulant ses deux concerts en France à Toulouse et à Rennes.

 1-En quelle année tu as commencé à accompagner les vielles personnes et les personnes handicapées pour le pèlerinage à Lourdes ?

En fait, j’ai commencé à m’intéresser à elles à l’occasion de Pâque 2014. Dieu travaille avec des personnes pour amener les autres dans son royaume. Du fond de moi-même je ne pensais pas à aller à Lourdes. Un jour, c’était un samedi soir, après la vigile pascale, J’ai vu une dame s’avancer vers moi pour me parler. Nous nous sommes salués et nous avons causé. Elle m’a dit qu’elle me voit servant d’autel pendant un certain temps, et qu’elle a un enfant qui apprend à devenir aussi servant d’autel. J’étais chef de servant d’autel de l’évêque. La dame, elle m’a fait savoir, qu’elle voit quelque chose de spécial en moi. «Sur l’autel, tu es tellement dans ton monde», m’a-t-elle dit. Elle m’a demandé si j’aimerai aller à Lourdes et je lui ai répondu positivement. Elle m’a offert un billet pour le pèlerinage à Lourdes en me disant ceci : « Pour te souhaiter la bonne fête de Pâques, je t’offre le billet et le séjour à Lourdes, comme ça, tu vas continuer à renforcer ta foi et peut être tu trouveras ton bonheur et ton chemin de vie là-bas ». Dès cet instant, j’ai senti une émotion à tel point que les mots me manquaient. Plein de joie, je ne pouvais pas dire non. Ce jour-là, quelque chose d’étrange s’est passé. J’ai rêvé que j’étais à Lourdes. Dans ce rêve, il y avait une personne qui m’appelait à haute voix : « mon fils aide moi, mon fils aide, mon fils aide moi ». Mais je n’ai pas fait attention à ce rêve. Je me disais que c’est juste un rêve comme les autres. Un dimanche, l’évêque en célébrant la messe, a dit : « aide ton voisin, donnes sans rien attendre en retour ». Ses paroles m’ont rappelé le rêve que j’avais fait. Cela m’a amené à commencer à trop penser à ce qui m’arrivait et que je trouvais inexplicables. J’en ai parlé à un prêtre, et il m’a répondu : « mon enfant, écoute ton cœur. Tu auras des réponses à tes questions ». Un mois après, la dame elle me demanda si ça me plairait de partir avec elle pour servir les malades. J’ai accepté et j’ai modifié mon planning afin de pouvoir partir à Lourdes avec elle. Depuis, l’attente fut longue, les jours ne passaient pas vite, à mon avis. J’avais hâte de découvrir Lourdes. J’avais entendu parler des miracles qui s’y passent. Je voulais voir si ce qu’on raconte est vrai. L’invitation à partir avec les malades et les personnes handicapées a été pour moi un beau cadeau. J’ai accueilli cette proposition avec joie, mais aussi avec crainte car je me demandais si je serai capable de les accompagner comme il se doit. J’écoutais une voix intérieure qui me disait : « vas- y, vas- y, ne te décourage pas, tout ira bien ». 

2- Comment tu t’es senti le jour du départ ?

Le jour du départ arriva, j’ai prié Dieu pour qu’Il m’accompagne dans tout ce que j’allais vivre pendant ce pèlerinage, d’être tout près de moi dans tout ce que je ferai. Arrivé au train, voyant toutes ces personnes et leur état de santé, j’ai été désespéré. Je me demandais comment je pourrai passer les jours avec elles. Et je n’avais pas de réponse. J’étais inquiet de ne pas pouvoir satisfaire à leurs attentes à Lourdes. Je me posais des questions en ces termes : « Que-vais-je leur dire ? Qu’- est-ce que je pourrai bien leur dire ? ». Dans le train, j’ai commencé par me promener et avec un regard attentif sur les malades. A l’heure du repas, il m’a été demandé d’aider les autres à servir. Au fur et à mesure que je leur donnais le repas, chacun me parlait gentiment et je me sentais heureux. Lorsque nous sommes arrivés, j’ai senti que je suis devenu quelqu’un d’autre. Je n’avais plus de crainte. À Lourdes, auprès des malades, je leur causais simplement, et les mots ne me manquaient pas. Chaque malade avec qui je parlais, exprimait sa sympathie pour moi. Un des malades me disait que j’ai « un sourire plein de bonheur et de joie » et que c’est ce qu’ils ont besoin.

3- Alors quel a été l’appréciation de ces personnes concernant ta présence à leurs côtés ?

Après le pèlerinage, j’ai eu un retour très satisfaisant. Ces personnes ont bien apprécié ma présence à leur côté et cela me comblait de joie. Je n’ai jamais vu un amour comme celui qui m’a été manifesté par les malades. Une fois, au repos je me suis demandé d’où venait mon sourire ? Mais pas de réponse. Un jour quand j’accompagnais une personne handicapée pour se réchauffer au soleil, un prêtre est venu vers nous. Il nous a tenu compagnie. J’étais si heureux que je ne ressentais pas la fatigue en ce moment. J’ai continué à recevoir de la part de ces personnes et de mes collègues, des gestes d’amour, de la joie. Par exemple, lors d’une sortie avec une malade que j’ai accompagné pour faire ses achats, elle m’a offert un chapelet, et me l’a mis au cou. Elle demanda alors sa bénédiction au prêtre que nous avons rencontré sur la route au retour. Elle m’a recommandé de prier avec ce chapelet pendant les moments ténébreux, et que cette prière avec le chapelet sera une lumière sur le chemin de ma vie. J’ai eu les larmes aux yeux. L’autre service qui m’a plu est d’assurer la garde des malades. J’ai veillé une nuit. L’équipe dans laquelle je faisais partie était sympathique. Ce qui rendait la nuit agréable. Ce jeudi 3 juillet 2014, nous avons été surpris par la présidente de l’hospitalité de l’Oise. Elle nous a rejoint et a causé avec nous. J’ai été touché par son humilité. Ensuite, nous avons été rejoints par un prêtre. Ainsi dans cette bonne ambiance, la nuit est vite passée. En plus du service aux malades, j’ai eu à servir la messe à Lourdes. Le matin du 4 juillet 2014, nous avions une messe à la Grotte. Au moment où les autres allaient se reposer, moi je suis parti à la messe. Mon désir de servir chassait la fatigué et le sommeil. Servir les personnes malades et handicapés m’a comblé de joie, ainsi que dans le service de la messe. Etre servant d’autel à Lourdes est bénédiction et grâce. C’est un service qui me permet de m’approcher de Dieu. J’aime servir. Dans la messe d’envoi, lorsque je tenais le missel pour l’Evêque, au cours de son homélie et dans la consécration, j’étais émerveillé, je faisais un avec lui. Après la messe, une dame s’est approchée et elle m’a dit que si jamais j’entendais une voix qui m’appelait, je ne devrai y résister. Dans le train de retour, un homme âgé me répéta la même chose. « Tu as fait un bon travail, je te souhaite de continuer sur ce chemin », dit-il. Après cette conversation, un prêtre qui m’avait pris une photo à Lourdes me demanda ce que signifie mon prénom « Isaac ». Je n’ai pas été précis dans ma réponse. Après une recherche avec lui, nous avons trouvé que « Isaac » signifie « Sourire de Dieu ». Depuis 2014 jusqu’à maintenant, je ne me suis jamais absenté à aucun pèlerinage à Lourdes pour les. Je peux dire que j’ai trouvé ma vocation qui me rend si heureux. J’ai trouvé le chemin de ma vie comme la dame le souhait. À Lourdes, j’ai reçu des grâces de vrais amis dans le Christ. Nous étions pleins de joie, et cela se voyait sur nos visages. 

4- C’est quoi cette grâce ?

J’ai reçu des bénédictions des amis que j’ai rencontrés à Lourdes, des personnes qui te mettent sur le bon chemin, qui t’aident à te trouver toi-même et connaître ton devoir dans ce monde. Je me souviens d’une mère qui était venu de l’Italie, et qui m’a trouvé en train de puiser de l’eau pour amener à Lourdes. Au cours de notre conversation, elle m’a demandé si c’était la 1ère fois que je venais à Lourdes et si ça me plaisait d’y être. Je lui ai répondit oui. Elle a fait le signe de croix sur moi. Elle priait Dieu de me bénir. Elle m’a dit de m’y retourner l’année prochaine. J’ai accepté. Elle a retenu cette promesse comme une dette envers elle. Bref, je me suis rendu compte que tout ce qui m’avait été dit sur Lourdes est vrai : il s’y passe des miracles. C’est ainsi qu’en arrivant à Lourdes j’ai oublié tous mes soucis. J’étais dans un autre monde, un monde de rencontre avec le Seul et le même Dieu où le service et la charité auprès de malades et des personnes fragiles sont mis en œuvre. C’était aussi un monde de divertissement, d’amour, de paix, de bonheur et de joie. 

5- Pourquoi tu as choisi de les accompagner alors qu’on sait que tu es un peu pris par ton travail ? 

C’est vrai que de nos jours je suis tellement chargé avec beaucoup de travail et ma carrière musicale, mais j’ai décidé que tous les ans, je dois libérer une semaine pour m’occuper d’eux. Ça arrive qu’une fois par an, donc je peux dire que tant que je serai en vie et la force avec moi pour les aider, je serai là pour eux.  Au fond, je sais que c’est eux qui m’aident beaucoup, car quand je suis avec eux, je me sens au paradis et je suis heureux, donc pour répondre ta question, quand on veut faire quelque chose, on trouve toujours le temps de le faire, tout est question de sacrifice. 

6- Cette année, ces personnes auront-elles le plaisir de t’avoir à leur côté pour le pèlerinage ?

Bien-sûr, comme vous avez vu, je viens d’annuler mes deux concerts, ce lui du 2 juillet 2022 à Toulouse et le 9 juillet 2022 à paris. Tout d’abord, je m’excuse énormément auprès de mes fans et les organisateurs pour cette annulation. Dans la vie, l’homme doit prendre des décisions compliquées de temps à temps. Tout le monde sait à quel point j’aime beaucoup la musique. Mais aller aider à celui qui a besoin de toi , ça n’a pas de prix .

7-ça fait quoi d’être avec ces personnes pour un pèlerinage ? Quel est l’ambiance ?

Ça fait plaisir de voir les gens venus de tous les coins de la terre, de toutes les nationalités, de langues différentes, bénir et louer le même et unique Dieu au même lieu, dans la joie. Pour moi c’est un miracle de voir toute cette communication, les personnes faisant une grande communauté chrétienne à Lourdes, s’entendent et s’écoutent, alors qu’elles ne parlent pas la même langue. Je lance un appel aux jeunes qui ne sont pas encore allés à Lourdes à faire le pèlerinage avec l’hospitalité d’Oise l’année prochaine, afin de découvrir eux aussi cette joie de servir les malades. Unissons-nous et laissons de côté ce qui nous empêche de voir l’essentiel, pour avoir la vraie joie. Les pèlerins malades ont besoin de nous. Parmi eux, il y a nos parents, amis, et connaissances. Nos mères et nos pères nous ont porté, c’est à notre tour de reconnaitre ce cadeau reçu de Dieu : la vie donnée. Les besoins sont entre autres : aider à faire prendre sa douche, aider à faire ses besoins et à prendre le repas pour les personnes dépendantes, pousser ou tirer leurs fauteuils roulants : pour aller à la messe, pour les accompagner dans leurs achats et pour les aider à participer aux différents activités avec d’autres pèlerins diocésains, parler avec eux, promener avec eux etc… En somme, hier c’était eux, aujourd’hui c’est nous : « demain nous aussi nous aurons besoin du service charitable ». La vie est ainsi faite. N’oublions pas que qui aide son prochain s’aide, car il prépare son lendemain. Soutenons l’hospitalité de l’Oise dans le service aux personnes malades et aux personnes handicapées. Venez goûter à l’amour et la joie partagée à Lourdes. C’est une bonne expérience de vie. Enfin, je peux l’affirmer, qui ouvre son regard sur l’autre, différent de nous, prépare ainsi pour demain sa responsabilité envers ses parents âgés. L’amour gratuit reçu de Dieu par Jésus christ pour ceux qui croient en Lui et donné gratuitement aux autres réjoui les cœurs. Il est le sourire de Marie à Bernadette à la Grotte Bénie de Lourdes. Avoir le cœur de servir, aider, aimer ; vivre la charité à la suite de Jésus christ est le seul vrai amour, idéal pour un croyant. Marie nous y invite, par l’amour de la prière et des sacrements initiés par son Fils, particulièrement celui de la réconciliation qui se vit à Lourdes. Jésus, sur la croix, nous appelle à aimer comme il nous a aimé.